La méthode « la planète des Alphas », avantages et inconvénients

Voilà, vous y êtes, votre petit bout est mûr pour apprendre à lire. Il n’a peut-être que 4 ans, ou un peu plus, et il va falloir choisir les outils pour lui transmettre une passion fantastique : la lecture. Alors, que penser des Alphas ?

Petit résumé pour ceux qui débarquent : C’est une méthode purement syllabique, où les enfants travaillent longuement sur le son que représente chaque lettre avant de fabriquer leurs premières syllabes, puis les premiers petits mots. Aucun mot n’est appris par cœur, ils doivent décoder à chaque fois. Et ils « écrivent » très vite leurs premiers mots en mettant côte à côte les bonnes lettres. Pour un aperçu plus détaillé de la méthode, vous trouverez une foule d’articles sur le sujet sur Internet.

Attention, je vais vous donner les avantages et inconvénients que je trouve à cette méthode selon mon point de vue et ma pratique : je fais l’école à la maison, pas devant 20 élèves à la fois, et je m’adapte au rythme de mes enfants, pas à celui d’un programme.

Les avantages :

  • les enfants aiment, et ne se fatiguent pas. Un homme éminent a vertement critiqué les alphas en disant que ce n’est pas bien de confondre joie de jouer avec des bonhommes en plastique et joie d’apprendre. Je ne suis pas d’accord. Là, on parle d’enfants de 4 à 6 ans, qui apprennent beaucoup mieux en jouant qu’en travaillant. Et pourquoi devrait on souffrir ou s’ennuyer pour bien apprendre ?
  • Impossible pour un enfant de confondre les lettes p et q, ou d et b, par exemple. Elles ont chacune une personnalité, et leur silhouette évoque une image mentale aux enfants. J’ai été une dyslexique ( dyslexie provoquée par une maîtresse de cp terrifiante) et pour moi, toutes les lettes se ressemblaient. Ici, mes enfants n’ont jamais confondu. Et c’est pareille pour les sons, on a le temps de bien écouter et de bien répéter, pour ne pas confondre un « vvvvvv… » avec un « ffffff… » . Les dyslexiques me comprendront !!
  • La méthode est très progressive, et nous, malheureux parents lâchés dans la jungle de l’apprentissage de la lecture, ne sommes jamais perdus ou submergés. Finalement, on trouve l’enseignement naturel, et on est rassuré sur ses capacités à transmettre.
  • Très vite, les enfants lisent leurs premiers mots, et c’est l’explosion de la lecture : ils veulent tout décoder : panneau, emballages de gâteau, liste de course..
  • Elle est moins chargée, plus aérée que la méthode Bosher. Il y a moins d’informations qui sollicitent le regard et l’attention.

Les inconvénients :

  • Elle coûte cher. Bon, on n’est pas non plus obligé de rentrer dans le jeu marketing et de tout acheter. Il y a beaucoup d’éléments facultatifs. Par exemple, j’ai acheté la petite valisette des personnages alphas, pour en avoir un de chaque à manipuler, mais ensuite je les faisais interagir avec des figurines duplo que j’avais à la maison. Ici, les alphas ne jouent pas avec Petit Malin ou la Fée, mais avec des petites filles, des garçons, des animaux du zoo ou de la ferme (ça nous permet d’ailleurs d’inventer des histoires plus variées). Faites un tour sur les blogs des mamans qui utilisent cette mèthode, vous pourrez avoir une meilleurs idée de l’indispensable.
  • Elle demande de bien s’imprégner des principes de base, comme de ne jamais dire que « m » est une lettre qui se prononce « émmeuuu », mais un monstre qui fait « mmmm ». Avec l’entourage qui va vous regarder faire (belle-mère, belle-soeur, voisine…), vous aurez l’impression d’être un peu extraterrestre. Mais bon, en IEF, de toute façon, on vit déjà avec !!
  • L’enfant n’écrit pas avant longtemps ! Pour coder ses premiers mots, il utilise des gommettes de lettres ou des figurines. Il ne tient pas un stylo dans sa main. Pour cela, il va falloir que vous trouviez des fiches de graphismes ailleurs. Et vous êtes un peu seule pour savoir à quelle cadence introduire des lettres, comment apprendre à avoir une belle calligraphie. Moi, ça ma vraiment posé problème pour mon premier, qui n’a pas écrit avant longtemps. Et qui, du coup, n’en voit pas l’intérêt et déteste ça. Galère.
  • L’enfant lit d’abord uniquement des histoires d’alphas, qui sont simples, mais franchement, un peu creuses et vides. Ce n’est vraiment pas passionnant. Perso, j’ai préféré inventer pour mon fils des histoires plus intéressantes, en n’utilisant que des sons simples (il faudra que je vous les propose, prochainement!). Et j’ai complété avec le célèbre manuel « Nico mon petit ours », dont les histoires et les illustrations sont plus jolies. J’ai d’ailleurs suivi la progression de ce manuel ancien pour introduire les sons complexes (comme « in », « an », « ou »…), c’était plus naturel que celle des alphas. A télécharger gratuitement sur manuel-ancien !
  • Parce que, honnêtement, ils sont moches, ces alphas ! Et quelles couleurs criardes ! Mais promis, on s’y fait à la longue. On ne va pas cracher sur un bon outil simplement parce qu’il est laid comme un pou…

Voilà mon point de vue. Je pense que pour enseigner un enfant, il ne faut vraiment que du papier et des crayons. Tout le reste est superflu. Mais pour gagner du temps et de l’assurance, une méthode toute faite, c’est tout de même sympa. Mais n’hésitez pas à mélanger les méthodes, à construire votre propre approche, qui vous correspond et correspond à votre enfant. Je vous souhaite beaucoup d’amusement avec votre enfant sur le chemin des livres !!

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